[Amical]France-Allemagne (saison 2005-2006)

Dominée physiquement et techniquement par l’Allemagne, la France s’en sort plutôt bien avec ce résultat nul concédé chez elle. Cet avant-dernier match avant la Coupe du monde a montré, s’il en était besoin, tout le travail qu'il reste aux Bleus à accomplir pour être compétitif en juin prochain.

Dans les coulisses du Stade de France-
Comme on pouvait le craindre, Patrick Vieira, souffrant d'une pubalgie, a déclaré forfait quelques instants avant le début du match. Le milieu de terrain d'Arsenal a été remplacé par le Parisien Vikash Dhorasso. C'est Lilian Thuram qui a porté le brassard de capitaine.

- Surprise lors de la composition du onze de départ côté français. Raymond Domenech ayant décidé de positionner le défenseur du Bayern Munich Willy Sagnol sur la droite du milieu de terrain français devant Anthony Réveillère, titularisé au poste de latéral droit.

- Près de 200 journalistes étaient présents samedi soir au SDF. Beaucoup de représentants des médias allemands s’étaient notamment accrédités. Malheureusement, faute de place, seule une centaine de journaliste ont eu accès aux interviews d’après-match.

- Les deux sélectionneurs Raymond Domenech et Jurgen Klinsmann s’étaient mis d’accord avant la rencontre pour effectuer un maximum de six remplacements chacun.

- Les deux équipes arboraient chacune, à l’occasion de ce match amical, leur nouveau maillot qu’elles porteront lors du Mondial 2006. Sur celui des Bleus, la bande horizontale rouge a disparu, remplacée par des inserts rouges verticaux qui viennent se placer sur les flancs.

(avec A.C, au Stade de France)

Les faits du match

14eme minute
Contre-attaque allemande menée par Deisler sur le côté droit. Le milieu de terrain du Bayern Munich centre en retrait pour Podolsky à l’entrée de la surface. La frappe puissante de l’attaquant de Cologne frôle la transversale de Coupet.

19eme minute
Coup-franc pour les Bleus au milieu du terrain rapidement joué pour Henry dans la surface allemande. L’attaquant d’Arsenal contrôle de la poitrine entre deux défenseurs avant de frapper du droit. Son tir ne passe pas loin du poteau gauche de Lehmann, spectateur sur ce coup-là.

54eme minute
Superbe travail de Ballack qui, d’un extérieur du pied droit, lance Schweinsteiger dans le dos de la défense française. Ce dernier se présente seul face à Coupet qui sauve les Bleus d’un réflexe du pied.

63eme minute
Redoublement de passes entre Ballack et Schweinsteiger aux abords de la surface des Bleus qui se termine par un tir de Schweinsteiger à mi-hauteur capté en deux temps par Coupet.

Jeu et joueurs

Le jeu :
Les deux équipes, craintives, mettent du temps à entrer dans la partie. Le match n'est qu'amical mais le déroulement du début de partie laisse plutôt croire que cette rencontre comporte des enjeux. Deux blocs se font face, la défense prend le dessus sur l'attaque et une lutte sévère débute en milieu de terrain. Les Allemands en sortent les premiers vainqueurs et manquent de peu d'ouvrir le score. On sent que seul un exploit indivuduel aura raison de l'adversaire et, dans la foulée, Thierry Henry est tout proche à son tour de donner l'avantage aux siens. Le match est de plus en plus hâché et les deux équipes regagnent les vestiaires sur un score toujours inchangé. Dès le début de la seconde période, l'entrée d'Anelka en lieu et place de Henry redonne du rythme aux offensives françaises. Le buteur de Fenerbahçe sert idéalement Trezeguet, mais ce dernier se troue complètement sur sa reprise. A deux reprises, à chaque fois face au même Schweinsteiger, Coupet va alors sauver son camp à un moment où la France commence à flancher. La domination allemande durera jusqu'à un quart d'heure de la fin. Renforcée par des joueurs frais, l'équipe de France met ses dernières forces dans la bataille, mais le score ne bougera plus. La France concède son neuvième match nul en l'espace d'un an et demi.

Par A.C, au Stade de France

Les Français

Le plus Anelka

Les Allemands

Bien protégé par une défense rigoureuse à l’image de la charnière centrale HUTH-MERTESACKER, le gardien de but LEHMANN n’a pas eu à s’employer outre mesure si ce n’est sur quelques coups de pied arrêtés. Plus offensif que le discret JANSEN, FRIEDRICH a fait preuve par moments d’une agressivité excessive. Tout comme DEISLER, sagement sorti à la mi-temps par Klinsmann. Grand homme du match BALLACK a fait étalage de sa technique et de sa vision du jeu. Dans tous les bons coups, le capitaine de la Mannschaft est le véritable maître à jouer de son équipe. A ses côtés, SCHWEINSTEIGER, entré en jeu en deuxième mi-temps, a par moment mis le feu dans la défense française. Devant, si KLOSE a été discret, PODOLSKI a allumé la première mèche d’une frappe puissante et a fait preuve de beaucoup d’activité sur le front de l’attaque.



Match amical
FRANCE - ALLEMAGNE : 0-0

Stade de France
57 000 spectateurs
Temps froid
Pelouse en mauvais état

Arbitre : S.Bennett (ANG)

But : Aucun

Avertissements : Henry (45eme+2) pour la France - Deisler (31eme), Frings (47eme) et Friedrich (57eme) pour l’Allemagne

Expulsion : Aucune

France
Coupet : 6,5
Réveillère : 5,5
Thuram (cap): 6,5
Boumsong : 6
Gallas : 5
Sagnol : 6
(Rothen, 69eme)
Dhorasoo : 5
(A.Diarra, 75eme)
Makelele : 6
F.Malouda : 5,5
Trezeguet : 4
(D.Cissé, 69eme)
Henry : 5,5
(Anelka, 46eme) : 7

N'ont pas participé
Landreau (g)
Givet
Jurietti
Govou
Wiltord

Sélectionneur : R.Domenech

Allemagne
Lehmann : 6
Friedrich : 5,5
Mertesacker : 5,5
Huth : 5
M.Jansen : 5
Frings : 6
Deisler : 5
(Schweinsteiger, 46eme) : 6,5
Schneider : 5,5
(Borowski, 76eme)
Ballack (cap) : 7,5
Klose : 5
Podolski : 6
(Kuranyi, 83eme)

N'ont pas participé
Hildebrand (g)
Owomoyela
Sinkiewicz
F.Ernst
Hitzlsperger
Neuville

Sélectionneur : J.Klinsmann

Après une semaine passée à faire un tour d’horizon des forces en présence et des systèmes, Raymond Domenech tire un bilan positif de cette fin d’année encourageante pour lui et ses hommes. Désormais, tous ne doivent plus avoir qu’une seule chose en tête : le Mondial.


Raymond Domenech, quel bilan tirez-vous de ce match nul face à l’Allemagne ?
Un bilan positif, mais sur les deux matchs. Cette semaine était placée sous le signe de se retrouver, trouver une assise, un équilibre, donner à tout le monde des possibilités de jouer voire des organisations différentes. De ce côté-là, je suis amplement satisfait. Cela s’est passé comme je l’espérais.

Et sur ce match en particulier quels sont vos motifs de satisfaction ?
J’ai eu l’impression d’une solidité tactique avec des joueurs qui étaient vraiment dans un registre et qui ont joué tous ensemble. Alors, il y a eu aussi des moments difficiles étant donné l’adversaire, mais nous avons été très solides au niveau du respect de l’organisation pour contrecarrer cette équipe d’Allemagne.

Vous avez fait des choix originaux dans votre onze de départ, avec notamment le positionnement de Willy Sagnol au milieu ?
Car Willy est quelqu’un qui a déjà joué à ce poste-là. Il a même joué comme cela au Bayern, c’est donc une option. Dans le projet des matchs de la Coupe du Monde, où sept matchs sont à disputer, il faut voir plein d’options et de possibilité. Il y a des matchs où il faudra être plus offensif, d’autres où il faudra avoir plus de monde en milieu de terrain dans un registre un peu plus défensif. Voilà : c’est une option supplémentaire que je me suis donnée pour les matchs du Mondial.

« J’ai essayé toutes les formules que je pouvais »

Avez-vous senti l’équipe de France fatiguée samedi soir ?
Non, il y a eu un petit moment en milieu de seconde mi-temps où nous avons un peu souffert, mais l’entrée de trois joueurs frais a permis de remettre un petit coup d’accélérateur pour bien finir. Nous étions peut-être un peu plus entamés qu’eux, mais cela ne s’est pas trop vu sur la fin du match.

Est-ce pour vous un luxe de disposer de ces quatre attaquants ?
Oui, c’est un luxe. J’ai essayé toutes les formules que je pouvais en deux matchs, c’était le projet. Cela s’est bien passé : il y a eu des choses intéressantes, des choses à encore améliorer aussi, mais cela donne des pistes et des ouvertures.

Nicolas Anelka avait une grosse carte à jouer sur ces deux matchs…
Je suis satisfait de tout le monde. Nicolas est là, il apporte ses qualités, mais comme les autres.

« Ils ont envie et ils vont le montrer »

Vous ne verrez plus ni Barthez ni Coupet en équipe de France d’ici le mois de mars. Comment allez-vous fonctionner ?
Il y a quarante joueurs qui seront dans le même cas, et cela sera pour tout le monde la même chose : tout ce qu’ils ont fait et vont faire va être pesé, observé, calculé… Maintenant, tout ceux qui ont le potentiel doivent jouer leur chance à fond et me poser le plus de problèmes possibles. J’attends cela avec impatience.

Attendez-vous également d’eux qu’ils vivent tous les joueurs avec la Coupe du Monde dans un coin de leur tête ?
Oui. J’ai essayé de marteler cela pendant une semaine. Nous devons nous projeter dans le Mondial pour y arriver. Nous n’allons pas en Allemagne trois semaines pour faire trois petits matchs ou se faire plaisir. Nous y allons avec cette idée bien arrêtée qu’il faut aller au bout. Et cela, cela se travaille et cela se prépare mentalement.

Quel bilan tirez-vous de cette année qui est terminée pour les Bleus ?
Il y a la qualification au Mondial sur l’année, c’était l’objectif. Après, il y a des matchs amicaux qui ont amené une vie intéressante dans le groupe. Détaché complètement du résultat, nous avons quand même trouvé une équipe solide qui a envie et qui se projette sur la Coupe du Monde. Mon bilan est là : ils ont envie et ils vont le montrer.